Le Camp des recrues RBC ouvre les portes à une nouvelle génération d’athlètes de glisse canadiens
Tout son entourage est bien au courant de l’esprit de compétition de cet étudiant de 10eme année à l’école secondaire Mark R. Isfeld. Mais quand Luka a annoncé à ses amis que Luge Canada l’avait invité à s’entraîner en vue de devenir un athlète de glisse de haut niveau?
« On a été plutôt surpris, c’est le moins qu’on puisse dire. »
Luka pause un instant. « Moi aussi, j’étais étonné. Je ne m’étais jamais imaginé comme lugeur. »
Son étonnement s’explique aisément.
Il y a un an, Luka s’est rendu à Victoria pour participer à un événement régional du Camp des recrues RBC, un programme très estimé d’identification de talent qui réunit les jeunes athlètes doués avec des dépisteurs représentant les différents organismes nationaux de sport canadiens.
En sachant qu’un grand éventail de sports — comme le volleyball, la lutte, le squash et le skeleton — avaient envoyé des représentants, Luka a passé une série de tests visant à évaluer la puissance, la vitesse, la force et l’endurance.
Tout compte fait, qui savait l’issue de cette expérience? « Je n’avais aucune idée préconçue, » affirme Olivier, son père. « Son attitude — très positive, très autonome et passionnée — s’est probablement révélée aux évaluateurs. À part cela, je ne savais pas qui en particulier s’intéresserait à ses qualités. »
En l’occurrence, c’étaient les dépisteurs de Luge Canada qui ont aimé ce qu’ils avaient vu et qui ont fait un suivi avec le jeune homme de 1,78m, âgé alors de 14 ans.
« Il a attiré notre attention par l’enthousiasme et l’attitude positive qui lui étaient propres, des qualités très prisées dans un sport générateur d’adrénaline comme la luge, » explique Sam Edney, directeur de la haute performance chez Luge Canada. « En plus, il avait de l’expérience dans le vélo de montagne de compétition, notamment une aptitude à trouver la bonne trajectoire et à en tirer le meilleur parti et la plus grande vitesse — et cela devrait porter fruit à mesure qu’il maîtrisera les techniques essentielles de la luge. »
Seulement un couple de mois plus tard — et sans aucune connaissance de son nouveau sport — Luka se trouvait à Whistler, C.-B. en faisant des descentes d’une piste sans glace, à bord d’une luge à roulettes, durant un camp d’entraînement d’été.
« C’était très agréable, pas effrayant, » se souvient-il. « Je vais persévérer et voir ce que cela donne. Je suis sûr que plus j’en fais, plus agréable cela deviendra, et j’y sauterai à pieds joints. »
Pas longtemps après le camp, au mois de novembre, Luka a été invité à participer à la finale du Camp des recrues RBC à Halifax. Ses résultats à cette deuxième série d’évaluations l’ont placé parmi les 30 meilleurs des 100 athlètes participant à l’exercice. C’était un résultat bien mérité.
« Je me suis entraîné avec beaucoup de vigueur, » affirme Luka. « Pendant un mois entier, chaque matin, en semaine, je me réveillais à 5 heures pour m’entraîner avant l’école, et quand je rentrais chez moi en après-midi je faisais une autre séance d’entraînement. J’étais très discipliné. J’étais conscient que c’était une occasion unique et je voulais leur montrer le meilleur de moi-même, et ne pas regretter de ne pas avoir investi plus d’effort dans la préparation. »
Maintenant, Luka est vététiste en été et lugeur en hiver, avec l’assentiment et l’appui de ses parents.
Effectivement, c’était son père qui a pris conscience du Camp des recrues RBC et qui y a inscrit Luka et son frère aîné William, un cycliste de route.
« Ayant été un athlète pendant toute ma vie, évidemment j’avais le rêve de compétitionner aux Jeux olympiques, » dit Olivier, un vététiste qui a compétitionné en Coupe du monde au début du millénaire et qui concourt toujours à ce jour. « J’ai vu des publicités pour le Camp des recrues RBC et je me suis dit ‘c’est une occasion en or pour faire connaître les talents de mes fils. Peut-être ils ont du potentiel. Il n’y a rien à perdre et tout à gagner.’ À mon avis, les Jeux olympiques c’est le sommet le plus haut dans la vie d’un athlète. Je serais très fier si l’un ou l’autre de mes enfants y parvenait un jour, si c’est la piste qu’il veut suivre. »
Maintenant, grâce au Camp des recrues, Maman et Papa suivent un cours accéléré sur la luge, le sport de glace le plus rapide du monde — et ils s’habituent à la vision de leur cadet qui dévale une piste de glace à toute vitesse.
« Je suis une maman et je suis faite pour m’inquiéter de tout – c’est comme mon réglage par défaut, » déclare Rebecca dans un rire. « Parfois, je dois me dire à moi-même d’arrêter de me soucier. Je suis consciente que les athlètes doivent faire leurs preuves aux départs en bas de la piste avant de monter plus haut. C’est tout un processus de préparation et de formation et les athlètes sont entre de bonnes mains. »
En considérant son succès comme vététiste et son début en force en luge, tout porte à croire que la qualité omniprésente chez Luka est l’intrépidité. Or Olivier se permet d’être d’un autre avis – même si son fils porte actuellement un plâtre à la suite d’un accident de planche à neige qui lui a fracturé le scaphoïde.
« L’une des grandes qualités de Luka est en effet son manque de témérité. Il comprend très bien les limites et les dangers, » souligne Olivier. « La première fois où il a fait une descente escarpée sur son VTT, il ne l’a pas fait aveuglément. Il est monté, je l’entendais respirer pendant deux minutes — il réfléchissait à la technique et à la trajectoire — puis il a commencé la descente. Pour lui c’est une histoire de risque calculé. »
Ce qui veut dire que ce jeune homme de 15 ans est particulièrement bien adapté pour relever le défi de la luge.
Luka, qui a pris part à des camps de Luge Canada en décembre et en février, est content d’avoir été recruté et accueilli dans la filière de développement de ce sport. Il a entrepris un cheminement pluriannuel, Track to Podium, un projet-pilote à l’intention des jeunes athlètes en herbe.
« C’est un système bien organisé reposant sur un plan détaillé, » dit-il. « C’est un sport génial et j’ai hâte de voir où cela peut m’amener. Je suis content et reconnaissant. »